Olivier Van Ettinger - Viticulteur BIO
J’ai rendu visite, ce samedi 14
mars, à Olivier Van Ettinger à Faye d’anjou. Son domaine « La charmeresse »
est le résultat de sa passion pour la vigne, la terre et le vin blanc « je
sens que je suis fait pour le blanc, et les terres sont des terres à blanc »
me dit-il.
Après des études de droit, il a
une révélation, et veut devenir vigneron. Il est aujourd’hui à la tête de ce très
petit vignoble de 3 hectars depuis 15 ans.
A son arrivée il exploite la
vigne présente (qui a maintenant 45 ans) et plante une vigne jeune qu’il ne
pourra récolter que 6 ans après. La terre du domaine est une terre de l’anjou
noir (terre du massif armoricain) : terre de schistes, gneiss et de
granite. La vigne y pousse sur le pan de coteau le moins exposé aux précipitations
et bien ventilé ce qui permet le développement de la pourriture noble.
Alors pour les novices comme moi :
La pourriture noble quésaco ?
Wiki nous dit : « Ce
champignon se nourrit de l’eau du raisin et a pour effet de concentrer le sucre
à l'intérieur des baies. Il a également des conséquences sur les arômes du vin.
Les sucres de pourriture noble sont les plus achevés, ils sont en bouche d'une
grande pureté. »
Ainsi les raisins d’Olivier, dont
le cépage est le chenin blanc, ont la particularité de prendre la pourriture
noble, mais pas de façon uniforme sur la grappe (ce serai un peu facile) il lui
faut donc les récolter à la main grain par grain.
Olivier travaille seul, et
propose de petits rendements : 20 hectolitre par hectare par an, dont
aucun millésime ne se ressemble. Son exploitation est labellisée AB et est actuellement
en conversion biodynamique.
Au moment où je lui rends visite,
c’est l’époque du travail de la terre. Il rabat la terre au milieu, entre les
lignes de vignes, et dégage les pieds de vigne. Cela sert à l’aérer et à
faciliter l’absorption de l’eau.
Il reprendra par la suite de la bouse de corne
sur ladite terre pour la vivifier. L’objectif étant de favoriser l’activité
microbienne et la formation d’humus, dont la vigne se nourrira par la suite.
Dans l’exploitation d’Olivier
tout est taillé pour pouvoir travailler seul. Les vendanges sont faites du
lever du soleil à 13h, à la main, dans des seaux. Puis les raisins sont pressés
dans un pressoir hydraulique des années 30.
On obtient ainsi du jus de raisin, qui
passe une nuit dans une cuve en inox, pour être clarifié à 10 degrés.
Le jus
clair (qui reste au-dessus) est par la suite mis en barriques jusqu’au mois de
mars. Et ça travaille dur ! Quand on ouvre l’une des 16 barriques ont
entend le pétillement les levures qui transforment le sucre en azote.
A noter qu’Olivier ne revendique
plus les AOC pour des questions d‘éthique de production. Les AOC acceptent des
pratiques qui ne respectent pas la terre, ce qu’il ne cautionne pas.
Son vin est ainsi très peu
sulfité (conservateur alimentaire) donc pas de maux de tête le lendemain, non
levuré et non chaptalisé. Mais ce n’est pas tout il n’ajoute ni sucre ni azote.
Tous ces éléments expliquent le
prix de ses bouteilles (à noter qu'à ce prix, Olivier gagne un SMIC chaque mois).
Il nous propose un vin blanc sec « AFFRANSCHISTE »
très fruité et un vin blanc moelleux en pourriture noble « DAMOISELLE ».
J’espère que son vin vous plaira,
comme il m’a plu.
Elise
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